ASSOCIATION des CAPITAINES au LONG COURS et CAPITAINES de 1ère classe

 

Sommaire du Bulletin N°62 (mars-avril 2004)

 

L'Editorial du Président :

 

 

Rendons d'abord hommage aux victimes innocentes de la folie meurtrière qui a endeuillé l'Espagne le 11 mars dernier.
Au-delà d'une lutte pour faire échec à ceux qui planifient de sang-froid de tels gestes, nous devons rechercher le pourquoi d'un renouvellement constant de l'armée de ceux qui sont prêts à recourir à de telles extrémités.
Force est de constater que l'Occident, dans l'instant, évite ou ne peut traiter ces problèmes au fond.
Ces derniers temps, nous avons vu se renforcer les textes frappant les navires pollueurs. Leurs Capitaines sont de plus en plus souvent sanctionnés à titre personnel avec de lourdes peines. Ceci conduit certains de nos jeunes collègues à préférer les fonctions de chef à celles, à risques, de Commandant.
Le délit constaté est généralement la présence d'une nappe plus ou moins irisée dans un sillage et, la plupart du temps il ne s'agit pas de pétroliers. Or, nous le savons, le fuel brûlé par les diesels, économie oblige, est un résidu de distillation. C'est même un résidu de résidu accompagné de toutes les impuretés des bruts dont il est issu et d'autres provenant des divers traitements. Pour être complet ajoutons la formation de boues dues aux mélanges de provenances et un peu d'eau de fuites et de transferts.
Avant d'utiliser ce combustible le mécanicien doit exécuter plusieurs traitements. Les boues et résidus ainsi générés sont stockés à bord (1 à 2% de la consommation de soutes). Une incinération doit donc être pratiquée à bord (compte tenu du produit décrit plus haut l'opération n'est pas facile) ou bien il faut trouver dans les ports des moyens de réception de ces résidus ultimes. L'expérience montre que cet effort est encore dans l'enfance et que personne ne se bouscule. Alors, nos navires... se débrouillent, et on retourne à la case départ, donc irisations, constatations par des Agents assermentés pas forcément experts, tribunaux, intime conviction d'un Juge... condamnations et, la presse reprend en chœur ce qu'a dit le chef : voyous des mers.
Or, les moyens techniques de transformer ces fuels résiduels existent. On sait faire et on le fait dans quelques grosses raffineries. En France et dans la CE., depuis 2 ans il est interdit d'utiliser des fuels soufrés (plus de 1 %) et les teneurs en eau et en insolubles ont été largement diminuées. La consommation de ces fuels est en constante régression.
Actuellement, sans l'expliciter, les vendeurs de soutes utilisent ce débouché pour différer le plus longtemps possible, le moment ou tous les produits devront répondre à ces spécifications ou d'autres plus restrictives encore.
Bien entendu, le prix des soutes devrait répercuter la charge correspondante et il y aurait une répercussion sur les frets. Elle ne peut être que très modeste sauf à servir de prétexte.
Alors continuons à surveiller nos provinces marines mais cherchons une vraie solution à un problème mal posé à travers trop d'intervenants ayant des intérêts divergents. Les vrais responsables de ces pollutions ne sont pas les marins.

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