ASSOCIATION des CAPITAINES au LONG COURS et CAPITAINES de 1ère classe
Sommaire
du Bulletin N°56 (janvier-février 2003)
L'Editorial
du Président :
En
ce début d'année, notre Association est préoccupée
par la tournure que prend la pollution occasionnée par le naufrage
du PRESTIGE. Nous partageons les soucis et craintes de nos compatriotes,
collègues et amis de la Côte Atlantique. Notre inquiétude
est d'autant plus grande que la menace est diffuse et pourrait se révéler
répétitive tout au long des semaines.
Vous trouverez plus loin l'article promis sur la façon dont les
fuels lourds se situent dans le fonctionnement du secteur pétrolier
et, les raisons pour lesquelles le transport maritime est sollicité
et devrait rester essentiel pour son économie.
J'en
viens aux remarques exprimées au plus haut niveau à l'égard
des "voyous" qui organisent ces mouvements, Pour l'avoir vécu,
conçu, surveillé durant une longue carrière, je connais
bien les maillons de cette chaîne. Je me sens solidaire de ce monde,
et comme tous mes collègues, marins, ingénieurs et techniciens,
de toutes nationalités et milieux, je considère ces commentaires
comme parfaitement gratuits et désagréables. J'espère
seulement qu'ils ne forment que l'élément médiatique
d'une politique consistant à désigner par avance des coupables
aux critiques qui vont pleuvoir.
L'Industrie
Maritime dans son ensemble a travaillé dans le cadre de Conventions
Internationaies ratifiées par les Etats qui les ont traduits en
Lois et Réglements internes. Ces textes sont appliqués de
la conception à la fin de vie de chaque navire.
En ce qui concerne les tankers ils se sont révélés
insuffisants dans certains domaines précis. C'est le contrôle
technique permanent de l'état des structures internes délégué
pour l'essentiel aux Sociétés de Classification. Ce qui
est en cause est l'ampleur et la périodicité de ce travail,
les mandats des S.C. ainsi que les méthodes et mesures de remise
en état des déficiences.
A ceci il faut ajouter le volet commercial à travers lequel agissent
les S.C. qui doivent contrôler leurs clients. C'est de ce côté
que les Politiques devraient se tourner pour mettre en forme ce qu'exige
désormais d'eux l'opinion. Des Conventions et des règles
complètes, claires pour tous sans dérogations possibles.
En regardant autour de moi je ne vois pas de voyous, tout juste quelques
opportunistes sachant tirer parti de lacunes ménagées ou
maintenues via des groupes de pression et... des politiques.
Avant de clore je m'élèverai encore contre les vocables
de "navire-poubelle" et de "dégazage sauvage".
Tous les tankers sont désormais sous conditions Marpol et représentent
les navires les plus propres de la flotte de commerce: on ne peut en dire
autant des autres unités.
Par contre je poserai volontiers une question aux écolos et politiques
de tout poil: 900.000 tonnes d'huiles sont vendues en France chaque année
et on n'en retrouve que la moitié en récupérations:
où passe l'autre moitié?
Cela ferait quelques ERIKA et PRESTIGE finissant dans les nappes phréatiques.
Où
sont les voyous ? J'en vois beaucoup ailleurs que dans la communauté
maritime.
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