ASSOCIATION des CAPITAINES au LONG COURS et CAPITAINES de 1ère classe
Bulletin N°114 (juillet-août-septembre 2015)
E D I T O R I A L J'espère qu'après la coupure estivale vous serez en mesure d'affronter les nouvelles toujours aussi mauvaises de notre flotte marchande, de notre administration ainsi que de notre enseignement maritime en cette rentrée automnale. Dès la création de l'ENSM je vous ai fait part de mes doutes puis de mon opposition à l'évolution de la filière C1NM vers une formation d'ingénieur. Sur les navires il faut des officiers de la marine marchande bien préparés aux particularités de notre beau métier et non pas des ingénieurs accessoirement marins. (Vous trouverez dans ce numéro un excellent article de notre vice-président, René TYL, sur l'évolution de l'enseignement maritime et la genèse de l'ENSM.) De nombreuses voix dont celles des armateurs s'élèvent maintenant sur l'état plus que préoccupant de cette école. Certains voudraient s'en prendre à l'équipe dirigeante actuelle alors qu'elle a agi au mieux, la situation étant pratiquement sans issue lorsqu'elle a pris les rênes. Créer de nouvelles filières, avec 4 sites alors qu'un ou à la rigueur deux suffiraient, un financement insuffisant, un corps de professeurs d'hydrographie supprimé, des vacataires difficiles à recruter faute de salaires décents, des élèves qui ne trouvent pas d'embarquement et dont le niveau de recrutement se révèle insuffisant, relève des travaux d'Hercule. Le travail accompli est malgré tout méritoire et il est encore temps de donner les moyens à cette équipe d'effectuer son travail dans de bonnes conditions en se réorientant vers le cœur du métier de navigant. Sinon ce sera le naufrage comme l'est celui de notre administration maritime qui a été sacrifiée et noyée dans les arcanes du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Lors du congrès de la fédération des pensionnés, le président, notre collègue Jacques SCHIRMANN, a exprimé ses inquiétudes sur l'avenir de l'ENIM et fait part de l'exaspération de la fédération des nombreuses non réponses et ce depuis plusieurs années aux questions posées aux ministres, en particulier sur les points discriminatoires pour les marins et ou leurs veuves. En ce qui concerne les compagnies, le feuilleton MyFerryLink est terminé et se traduit, hélas, par la quasi disparition du pavillon français dans le Pas-de-Calais quant à la SNCM nous devrions enfin connaitre prochainement le nom du repreneur et l'évolution des conditions d'exploitation entre Corse et continent. Les résultats de CMA-CGM sont remarquables mais sur les environ 400 navires exploités par cet armement et seuls 23 arborent le pavillon RIF. Il n'y a donc pas, pour les marins français, de quoi se féliciter. Le secteur pétrolier est toujours en grave difficulté , le projet de décret d'application de la nouvelle loi de transition énergétique ne permettant pas, dans sa mouture actuelle, de sécuriser une filière de transport pétrolier au service de notre pays. La convention internationale du travail maritime (MLC2006) n'a encore pas d'effet positif sur les conditions sociales des navigants de certains pavillons exotiques et paradoxalement il semblerait que ce soit l'inverse. La différentiel de coût entre ces personnels avec ceux de nos pays occidentaux reste donc très désavantageux pour ces derniers. L'actualité générale n'est pas plus réjouissante avec le difficile problème de l'envahissement des territoires occidentaux par les malheureux réfugiés du Moyen-Orient, du Maghreb et de l'Afrique centrale. Les crimes et attentats perpétrés par les terroristes islamistes soit dans les pays d'origines des migrants soit sur nos territoires contribuent à obscurcir notre horizon. L'activité économique de notre pays, handicapée par les taxes et impôts qui Pour terminer parlons de notre association: Avant de vous laisser à la lecture de notre Long Courrier je vous demande d'avoir une pensée pour nos récents disparus et pour leur famille dans la peine ainsi que pour nos collègues confrontés à la maladie. Bernard DATCHARRY
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